On disait autrefois que Djenné était la plus belle de toute la boucle du Niger, située juste au-dessous d’Al-Djennat, le jardin d’Allah (le paradis) dont elle porte le nom. Les musulmans disent qu’elle est à la fois un paradis (djenna), un bouclier (djouna) et la folie (djinna tiré de Djinn = génie).
AW BISSIMILLAH YAN DEYE DJENNE YE « Bienvenue, c’est ici Djenné en bambara ».
J’avais entendu cette formule 3 ou 4 fois sans faire attention de la part des Djennevillois.
*Djennevillois: nom inconnu et imaginé que j’utilise pour nommer les habitants de Djenné 🤗.
On m’a expliqué que les gens ne viennent jamais par hasard à Djenné. Ceux et celles qui s’y rendent ont d’abord entendu parler de Djenné avant de s’y rendre. Sa renommée l’a précède toujours.
On souhaite donc la bienvenue à l’étranger qu’on rencontre par cette formule et lui confirmer qu’il est bien à Djenné, la ville dont il a entendu parlé avant d’être là.
L’ami d’un ami (Handa Baba) rencontré au ==> 🌐YALI de Dakar m’a chaleureusement accueilli comme c’est de coutume au Mali. Que ferais-je sans mes amis(es)🤗? Ce dernier prit par ses activités associatives m’a confié à son jeune frère pour faire le tour de la ville à moto. C’est ainsi qu’on a quitté le Djenné nouveau et moderne pour le vrai Djenné, la cité authentique.
J’ai vu ce que je n’avais jamais vu auparavant. Une ville entièrement de terre. Une architecture oriento-soudanaise. Des chevaux, des charrettes et la sublime mosquée de Djenné, le plus grand édifice au monde fait en terre cuite (banco) inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. En réalité, c’est toute l’ancienne ville de Djenné qui est inscrite au patrimoine de l’UNESCO.
La grande mosquée de Djenné
J’ai fait un article entier sur la mosquée de Djenné ,cliquez pour une visite VIP 👉==>🌐 Djenné, la ville pieuse
Paysages de Djenne
Tout est pittoresque dans l’ancienne ville de Djenné, on aurait dit que j’avais été parachuté à une autre époque. J’avais l’impression d’être dans le décor d’un film🥰.
Les terres appartiennent aux familles anciennes qui y vivent toujours. Pas le droit de construire des bâtiments autres qu’en terre, d’ailleurs ce n’est pas sûr de trouver une maison locative dans l’ancienne ville sauf si vous êtes reçu par un hôte. Tous les habitants se connaissent, il y a la modernité avec l’électricité, les antennes paraboliques…mais ils ont gardé l’architecture en terre.
J’ai été surprise de voir même les bureaux des banques, de la prison et des administrations locales se plier à la règle architecturale.
Tapama Djenepo, la martyre de Djenné
Au delà de l’aspect religieux qui fait sa renommée, la ville de Djenné est construite sous une histoire sombre païenne .
L’histoire raconte qu’au 13e siècle, une jeune fille de 12 ans, unique enfant de ses parents a été emmurée vivante à la demande des génies pour permettre l’édification et la prospérité de la ville.
A l’origine, la région était occupée par les pêcheurs Bozos, puis une vague importante de Soninkés arriva après la chute de l’empire du Ghana. Les migrants furent accueillis mais devaient construire la cité pour s’y installer.
Chose étrange, les mûrs s’écroulaient à chaque fois qu’on tentait de les élever pour bâtir les maisons de la nouvelle ville. Après avoir consulté un devin, le verdict est tombé. Pour que les mûrs résistent aux pluies soudaines et aux vents violents, les dieux demandaient le sacrifice d’une jeune vierge Bozo.
C’est ainsi que Tapama Kayantao est devenue « Tapama Djene po » qui veut dire en langue Bozo, Tapama, la martyre de Djenné. Elle est considérée comme la 1ère sainte de la ville. Je n’ai pas pu me rendre sur le site situé à 200m de la mosquée à cause de la montée des eaux (saison des pluies).
Le puits de Nana Wangara
Le puits de Nana Wangara permettait aux marocains à l’époque de voir l’avenir selon la légende et l’eau tirée les jeudi et vendredi servait de remède à bon nombre de maladies… Le puits est aujourd’hui asséchée mais accueille toujours des visiteurs.
Un trésor humain à Djenné
Le camp des déplacés de Djenné
Je ne rate jamais une occasion de visiter les camps de réfugiés ou de personnes déplacées internes (PDI). Ayant suivi une formation récente dans l’humanitaire, c’est toujours utile d’avoir une idée de la réalité du terrain VS la théorie en cours. L’accès sur le site aménagé par le HCR m’a été facile parce que j’étais accompagné d’un local, le frère d’Ababa 🙌.
J’étais en quête de ma 1ère vraie mission humanitaire à cette époque et cette expérience fut un avant-goût du travail qui m’attendait soit pour des missions exploratoires ou des visites de suivi-évaluation🤓 .
J’ai échangé avec le chef Touré des besoins et challenges auxquels font face sa communauté. J’ai ainsi obtenu les données désagrégées suivantes qui sont pris en compte dans la conception et adaptation des projets : nombre de ménages, de femmes, hommes, enfants (filles/garçons)…
Des personnes qui se retrouvent du jour au lendemain loin de chez eux. Villages détruits ou brûlés avec des proches assassinés. Tout perdre, tout reconstruire et l’espoir de retourner un jour sur leurs terres. J’admire la résilience de ces hommes et femmes qui gardent malgré tout le sourire.
J’ai fait le tour de Djenné en un jour et une nuit. On m’a gracieusement offert le gîte et le couvert 😇.
Beau billet qui me donne envie d’aller découvrir Djenné!
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Merci Axel, tu vas apprécié le décor🙂
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